Tout savoir sur ce monument historique, de sa fonction militaire à son destin de star de la télévision, découvrez les anecdotes les plus folles de ce symbole de la Charente-Maritime connu du monde entier.
Utilisez les boutons de navigation pour afficher les contenus suivants ou précédents.
Le Département de la Charente-Maritime lance un grand chantier de rénovation pour sauver le fort Boyard. Les éléments le protégeant de la houle ont été détruits au fil du temps entraînant aujourd'hui d'importants dégâts.
êtes-vous incollable sur le fort Boyard ? À vous de jouer
Qui a eu cette idée folle de construire un fort en pleine mer ?
Réponse : NAPOLÉON Bonaparte.
Démarrés sous Bonaparte, en 1803, les travaux ne s'achèvent qu'en 1866, sous Napoléon III, au terme d'un véritable exploit technique et financier.
En 1803, une commission chargée par le premier Consul Bonaparte de se pencher sur la protection de la rade de l'Île d'Aix, propose d'édifier sur le sable, au milieu de la passe, un fort massif à deux niveaux, en forme d'anneau, de 80 mètres de long sur 40 mètres de large. Des sondages font apparaître que le sommet du banc de sable n'est pas au milieu de la passe : le fort sera donc édifié sur une partie située à 4,50 mètres sous l'eau à marée basse. La commission propose de déverser des tonnes de pierres pour créer un enrochement artificiel découvrant à marée basse. Sur ce plateau de 100 mètres sur 50 doivent être assemblées trois assises en pierre de taille servant de base au fort.
De nombreux projets avaient été pensés avant cette date, sans aboutir...
La maîtrise de l'espace entre Aix et Oléron préoccupe constamment les responsables de l'arsenal de Rochefort. Le banc de Boyard semble idéalement placé pour y bâtir un fort, mais le coût et la complexité des travaux font reculer le Roi.
On prête à Vauban, le célèbre ingénieur des fortifications de Louis XIV, ce joli mot qui résume tout : Il est aussi impossible de construire un fort sur le banc de Boyard, que de prendre la lune avec les dents.
Pendant plus d'un siècle, le projet fait régulièrement l'objet de projets, sans jamais aboutir. En 1692, le Capitaine de vaisseau Descombes propose d'installer des chaloupes canonnières à demeure dans la passe. En 1763, 6 ans après le sac de l'île d'Aix par les Anglais, l'ingénieur Filley pousse assez loin un projet de fort rectangulaire sur le banc de sable de Boyard, et des sondages sont réalisés. Mais l'affaire en reste là.
Dans quel but a-t-il été construit ?
Réponse : Le fort a été construit pour Protéger l'arsenal De Rochefort contre les ennemis venus de la mer.
Les canons ne sont pas assez puissants à cette époque pour atteindre les navires qui tenteraient de passer entre l'Île d'Aix et l'Île d'Oléron. L'idée est donc de construire un fort au milieu pour défendre la passe et donc l'Arsenal de Rochefort.
LA CRÉATION DE L'ARSENAL
Au cours du 17e siècle, une marine de guerre permanente se met en place en France : il s'agit pour l'essentiel de protéger le commerce atlantique et d'affirmer la grandeur du Roi sur mer. Dans ce grand mouvement, un grand arsenal doit être fondé sur l'Atlantique. Après une longue enquête, le site de Rochefort est choisi, en 1666, pour sa position médiane entre Nantes et Bordeaux, pour la protection naturelle offerte par l'estuaire de la Charente et pour l'importance de la voie commerciale que constitue ce fleuve.
Les fonctions majeures d'un arsenal sont nombreuses :
transporter ;
stocker et transformer des tonnes de matériaux acheminés de toute la France et même d'autres pays d'Europe ;
construire, réparer, armer et entretenir les navires ;
former, soigner et loger marins, ouvriers et soldats ;
administrer, gérer et représenter le pouvoir central ;
organiser le travail de dizaines de corps de métier et de milliers d'hommes.
L'arsenal est un lieu de travail et de vie. Il est essentiel de protéger l'arsenal contre un ennemi venu de la mer : c'est là que s'inscrit l'histoire du fort Boyard.
Fort Boyard, pourquoi ce nom ?
Réponse : Boyard est la prononciation dÉFORMÉ au fil du temps du mot hollandais Ban iaert qui signifie banc de sable.
En 1583 Lucas Janszoon Waghenaer, pilote hollandais d'Enkhuizen publie le Spiegel der Zee-Vaert, le Miroir de la navigation. C'est un atlas du navigateur, constitué de 50 cartes d'un format suffisamment grand pour les rendre utiles. Les chenaux d'accès y sont représentés avec précision. L'ouvrage connait un énorme succès dans toute l'Europe. C'est dans le Miroir de la navigation que le banc de sable situé entre les iles d'Aix et Oléron est cartographié pour la première fois. Waghenaer le mentionne tout naturellement dans sa langue natale : ban iaert. Déformé au fil du temps, c'est l'origine du mot Boyard.
8, 26, 63 ans... quelle est la durée de sa construction ?
Réponse : 63 ans de 1803 à 1866.
Le fort Boyard est officiellement achevé le 6 février 1866. C'est la fin d'un chantier démarré en 1803. Boyard, 68 mètres de long, 31 de large et 29 de haut, attirent les regards de tous les usagers du littoral.
NAPOLÉON ET BOYARD, 1803 - 1909 :
En 1803, une commission chargée par le premier Consul Bonaparte de se pencher sur la protection de la rade de l'ile d'Aix, propose d'édifier sur le sable, au milieu de la passe, un fort massif à deux niveaux, en forme d'anneau, de 80 mètres de long sur 40 mètres de large. Des sondages font apparaître que le sommet du banc de sable n'est pas au milieu de la passe : le fort sera donc édifié sur une partie située à 4,50 mètres sous l'eau à marée basse. La commission propose de déverser des tonnes de pierres pour créer un enrochement artificiel découvrant à marée basse. Sur ce plateau de 100 mètres sur 50 doivent être assemblées trois assises en pierre de taille servant de base au fort.
Un formidable chantier s'engage alors. Sur l'île d'Oléron, une ville-base, logiquement baptisée Boyard ville, est créée de toute pièce. Matériaux et ouvriers affluent, des carrières sont ouvertes, des marchés sont passés.
28 ANS D'ABANDON, 1809 - 1837 :
En juin 1809, les travaux de Boyard sont suspendus. Deux mois plus tôt, l'affaire des brûlots, qui voit une escadre française dispersée dans la panique par des navires incendiaires britanniques en pleine rade d'Aix, aurait pu affirmer plus que jamais la nécessité du fort Boyard. En fait, c'est l'importance même de l'arsenal de Rochefort qui est mise en cause, sa réputation de site imprenable se voyant sérieusement battue en brèche. A quoi bon tant investir pour un tel site, d'autant plus que l'empereur, quatre ans après Trafalgar, se détourne de sa Marine ? 5 ans d'efforts, 75 000 m3 de pierres déversées et 3,5 millions de francs semblent engloutis en pure perte dans les sables de Boyard.
L'enrochement, qui affleure à marée basse, est abandonné à la houle et aux courants. Cet abandon dure près de 30 ans.
L'AVENTURE CONTINUE, 1837 -1859 :
Après 28 ans d'abandon, Louis-Philippe s'intéresse de nouveau à Boyard. Il faut sans doute y voir un regain d'intérêt pour l'arsenal de Rochefort, qui a montré sa capacité à maîtriser la toute nouvelle propulsion à vapeur et où, d'une manière générale, l'innovation est une tradition, à une époque de mutations technologiques particulièrement effrénées. Bref, Rochefort, sans grande ambition en tant qu'usine à bateaux de guerre, redevient intéressant aux yeux de l'État.
Des sondages révèlent que l'enrochement de 1809 s'est enfoncé de près d'un mètre, mais qu'il est stable. Une organisation rationnelle des travaux est mise en place et entre 1842 et 1848, le socle est achevé : il s'agit d'une plate-forme en pierre, bâtie sur une structure alvéolaire remplie de béton, elle-même posée sur l'enrochement stabilisé sur le sable. L'ensemble est entouré de trois séries d'énormes blocs de défense en pierre de plus de 15 m3. 10 ans de travaux sont ensuite nécessaires pour édifier le fort proprement dit, achevé en 1859.
FINIR LE FORT, 1859 - 1966 :
A peine terminé, Boyard se heurte à deux problèmes majeurs : la violence des vagues, qui se déversent régulièrement dans la cour et les difficultés d'accostage par un simple petit escalier sur le flanc ouest du fort. Des travaux complémentaires sont engagés pour mettre en place un brise-lame en éperon vers le large et havre d'abordage vers le sud. Près de 7 ans de travaux sont nécessaires pour mener à bien cette nouvelle entreprise.
Comment le Fort Boyard était-il protégé des attaques de la mer ?
Réponse : un brise-lame en éperon a été ajouté à la construction initiale pour le protéger de l'attaque dEs vagues.
FINIR LE FORT, 1859 - 1966 :
A peine terminé, Boyard se heurte à deux problèmes majeurs : la violence des vagues, qui se déversent régulièrement dans la cour et les difficultés d'accostage par un simple petit escalier sur le flanc ouest du fort. Des travaux complémentaires sont engagés pour mettre en place un brise-lame en éperon vers le large et un havre d'accostage vers le sud. Près de 7 ans de travaux sont nécessaires pour mener à bien cette nouvelle entreprise.
Sur la photo ci-dessous nous pouvons voir que ces deux éléments ont aujourd'hui disparus rongés par la mer.
À quoi a-t-il réellement servi ?
Réponse : Fort militaire pour la Défense passive de l'arsenal, prison... pour enfin devenir star dU PETIT ÉCRAN.
40 ANS DE DÉFENSE PASSIVE DE L'ARSENAL :
À la fin de sa construction qui a duré plus de 60 ans, l'évolution technologique des canons qui ont désormais une portée beaucoup plus importantes, ne donne plus aucune réelle utilité au fort construit en protection de la passe entre Aix et Oléron...
À partir de 1872, et pour 40 ans, Boyard est donc utilisé pour la défense passive de l'arsenal. Des torpilles de fond sont immergées dans le pertuis et reliées au fort d'où on peut déclencher leur explosion. En 1873, le marégraphe du fort Énet est transféré à Boyard. Au total, une dizaine d'hommes seulement occupent un édifice qu'il faut perpétuellement entretenir. Des dizaines de maçons, peintres et charpentiers, passent régulièrement plusieurs semaines sur le fort. Boyard est naturellement surdimensionné pour cette modeste fonction : elle n'en demeure pas moins sa principale affectation militaire.
18 MOIS DE PRISON :
Le 28 mai 1871, après deux mois d'insurrection, la Commune de Paris est écrasée dans le sang. Dans les mois qui suivent, des conseils de guerre prononcent plus de 10 000 condamnations dont 4 500 à la déportation, essentiellement en Nouvelle-Calédonie. En attendant leur départ, les condamnés sont emprisonnés, à Brest, Lorient, Cherbourg et Rochefort. Le fort Boyard, flambant neuf, perdu au milieu de la mer, semble idéal pour assurer la fonction de prison temporaire. Les premiers détenus arrivent le 3 juin 1871. Au total, près de 850 condamnés passent par Boyard, certains pour quelques jours, d'autres plusieurs mois. Ils sont jusqu'à 300 prisonniers à la fois dans un fort conçu pour accueillir 260 hommes. Fin 1872, il n'y a plus de prisonnier au fort.
Seul face à la mer, pourquoi le fort a failli disparaître ?
Réponse : En 1913, l'État décide de déclasser le fort Boyard, La technologie des torpilles de fond est abandonnée, le fort n'a désormais plus de fonction.
Son coût d'entretien est exorbitant : depuis 1866, un demi-million de franc or a été dépensé pour replacer les blocs de défense ou refixer les murs. Boyard reste propriété de l'État, mais il n'a plus de fonction militaire. Pendant la Première guerre mondiale, on envisage d'y interner des officiers allemands, et quelques soldats y sont cantonnés. Mais dès 1918, il est laissé à l'abandon, sans aucun gardiennage. Canons, ferrures, boiseries : tout est livré au pillage. En 1925, des ferrailleurs font sauter des pièces d'artillerie à l'explosif pour en récupérer les matériaux, ce qui donne une idée des conditions du pillage. Surtout, l'absence totale d'entretien entraine la dégradation rapide du brise-lame et du port d'abordage qui disparaissent peu à peu.
Ils ne sont plus visibles aujourd'hui.
En 1942, les allemands choisissent Boyard pour un tir d'entraînement : les impacts sont encore présents. C'est le dernier usage militaire (si l'on peut dire) d'un fort qui reste à l'abandon jusqu'au début des années 1960.
À vendre ! Pour combien le fort a-t-il été vendu en 1962 ?
Réponse : un particulier l'acHèTE EN 1962 pour 33 000 francs l'équivalent de 7 337 euros !
le département de la charente-maritime est propriétaire depuis 1989.
En 1961, Boyard est remis aux Domaines pour être vendu. La vente aux enchères a lieu le 28 mai 1962 : c'est un particulier qui en devient propriétaire, pour 33 000 francs. Cette vente ouvre la voie à toutes les spéculations.
L'événement a renouvelé l'intérêt pour un fort dont on commence à mesurer l'importance, et désormais Boyard est bel et bien perçu comme un morceau d'histoire, qu'il s'agit de respecter et de valoriser. Hôtel de luxe, lieu de spectacle et de création, résidence : les idées circulent, mais aucun projet ne démarre. Comme au temps de la construction, l'isolement du fort pose d'inextricables problèmes techniques, économiques et financiers, que le propriétaire n'a pas les moyens de dépasser. En 1979, le fort, qui continue de se dégrader, est de nouveau en vente.
En 1989, le Département de la Charente-Maritime devient propriétaire de ce monument et lance les travaux et la mise en sécurité du fort.
Le premier rôle du fort est au cinéma et non à la télévision, pour quel film ?
Réponse : Les aventuriers, un film de Robert Enrico avec Alain Delon et Lino Ventura.
En 1966, le Fort Boyard fait son entrée au cinéma. Robert Enrico lui accorde une large place dans une histoire d'aventure, d'amitié et de trésor englouti. Son film, Les Aventuriers s'achève sur le fort : Alain Delon y meurt dans les bras de Lino Ventura. Beau début pour une future star ! Le film rencontre un réel succès et relance localement l'intérêt pour Boyard. Cette première apparition à l'écran d'une future vedette des plus photogéniques a des suites, 15 ans plus tard.
Sa première apparition à la télévision... et non, ce n'est pas le fameux jeu "Fort Boyard".
En 1980, Jacques Antoine, créateur de jeu, imagine la Chasse au Trésor où l'animateur vedette Philippe de Dieuleveult, cherche depuis son hélicoptère à résoudre une énigme avec des candidats en studio. Pour tourner le pilote de cette émission, il pense au fort Boyard dont la silhouette l'avait marqué dans les Aventuriers. Une autre émission y est également tournée en 1981. Diffusée avec grand succès de 1981 à 1985, la Chasse au Trésor marque pour Boyard une étape décisive vers la résurrection.
Toujours plus loin, toujours plus haut, toujours plus fort ! Quelle est la première date de diffusion du jeu télévisé "Fort Boyard" ?
Réponse : Le premier tournage de l'émission "Fort Boyard" a lieu en 1990.
En 1988, Jacques Antoine, imagine un nouveau concept, où le suspense est roi. Il s'agit, selon ses propres termes, d'un jeu d'aventure, spectacle et divertissant, jeu très visuel, très simple et entièrement basé sur le suspense.
L'émission est bâtie sur le principe d'une mécanique dramatique d'aventure en champs clos, filmée en direct.
Il cherche un lieu pour ancrer son projet. Après avoir longuement hésité, il se laisse à nouveau séduire par le fort Boyard, un lieu exceptionnel pour une émission nouvelle, étrange et spectaculaire. Dès le départ, Jacques Antoine, envisage le tournage de versions étrangères en complément de l'émission destinée aux écrans français. Reste à convaincre le Département de la Charente-Maritime de l'accompagner.
En 1989, le Département de la Charente-Maritime devient propriétaire de ce monument et lance les travaux et la mise en sécurité du fort pour le transformer en un lieu de vie et de tournage pour plus de 100 personnes. Une plate-forme offshore est construite pour accoster. Un vaste chantier commun de quatre mois est lancé, entre infrastructures et décors, avec la mise en place d'une passerelle de circulation au premier étage au-dessus de la cour, l'installation d'une centrale d'énergie, une cuisine, et toute la sécurité pour pouvoir y passer une nuit en cas de tempête.
Malgré leur caractère hors norme, les travaux sont prêts pour un premier tournage à l'été 1990.
Fort Boyard
LE FORT EN CHIFFRES
Situation : 1° 12' 50" longitude Ouest, 45° 59' 59" latitude Nord Distance de l'ile d'Aix : 2 930 m. Distance de l'île d'Oléron : 2 270 m. Longueur : 68 m. Largeur : 31 m. Hauteur au-dessus des plus basses mers : 20 m. (29m. pour la vigie) Surface utile : 4 000 m2 (un demi terrain de football) Volume de pierres total (enrochement compris) : 160 000 m3 (64 fois le volume d'une piscine olympique ou 1300 autobus) Dimension des blocs du brise-lame : en moyenne 4,00 x 2,50 x 2,50 m. Dimension des blocs de défense : en moyenne, 3,80 x 2,00 x 2,00 m Nombre de blocs de défense mis en place : 345 Nombre de pièces d'artillerie prévues initialement : 74 Nombre de pièces d'artillerie mises en place : 30 Nombre d'hommes prévus : 260 en temps de guerre Coût total de la construction (1803-1866) : 8,6 millions de francs Coût de l'entretien (1867-1913) : 500 000 francs
(9 fois l'Arc de triomphe à Paris ; 22 fois le Fort Enet (1809-1812), entre Fouras et l'ile d'Aix)