Trésor d'archéo

Objet du mois

Un drôle de Mégalithe.

Date et lieu de la Découverte

Octobre 2019, Ors Château d’Oléron.

Par qui ?

Le Service d’Archéologie Départementale.

Contexte de la Découverte

Le Service archéologique du Département met en place chaque année une campagne de fouille sur un site d’habitat vieux d’environ 5500 ans conservé sur l’estran d’Oléron. Un étrange bloc de pierre fut retrouvé dans un des fossés dessinant l’enceinte qui entoure le village. Ce bloc, de 66 cm de haut pour 31 x 27cm à sa base, semble avoir été dressé et aligné avec d’autres dans le comblement du fossé. Pour quelle raison, on l’ignore encore. Mais la poursuite de la fouille de ce secteur dans les années à venir permettra peut-être de trouver une réponse à cette question.

Le cadre de travail et les autres blocs étant difficiles d’accès (le site est recouvert à chaque marée), il a été décidé de prélever ce bloc pour déterminer son origine (c’est un calcaire différent de celui qu’on trouve sur place) et vérifier s’il comporte des traces de façonnage.

Dans le cas de ce fragile et ancien petit monolithe, très détérioré par une importante érosion, le service archéologique a donc utilisé la technologie numérique pour en permettre une étude, sans mettre en péril sa préservation.

Modélisation en 3D

Les objets archéologiques remarquables sont au centre de toutes les attentions. Mesurés, décrits, photographiés sous toutes les coutures, ils sont aujourd’hui également modélisés en 3 dimensions pour les soumettre à l’analyse des scientifiques ou les présenter au public à travers par exemple des expositions virtuelles.

Les méthodes d’enregistrement 3D sont rendues possibles grâce aux progrès de la photogrammétrie. Le procédé consiste à réaliser une importante couverture photographique de l’objet ou d’un lieu. Ces clichés, pris sous des angles différents et se recouvrant en grande partie, permettent au logiciel d’exploiter l’effet de parallaxe ainsi obtenu pour reconstituer en 3D la scène relevée.

Cette technique est donc très utile pour manipuler les objets fragiles, lourds ou difficiles d’accès. Pour notre petit menhir, il va donc pouvoir être observé par un spécialiste sans que ce dernier n’ait besoin de se déplacer ou sans que l’on ait besoin de bouger à nouveau le fragile bloc. Il pourra être ainsi distingué parmi les nombreuses traces observables, celles qui sont naturelles de celles façonnées par une main humaine. La suite peut-être dans un prochain numéro ?