Portrait d'agent "La passion de la mer"
Rencontre avec Romain Sauzeau, Ingénieur bâtiment et maintenance au Port de pêche de La Cotinière.
En poste au port de la Cotinière depuis le printemps, cet enfant d’Oléron connait l’île comme sa poche. Après une formation d’ingénieur, il a été recruté par le Département pour prendre en charge les opérations de maintenance du site. Le rythme soutenu des dernières phases de construction du nouveau port l’a tout de suite accaparé. Avec force et détermination, Romain Sauzeau a affronté les difficultés d’un démarrage, non sans l’aide de son expérience maritime et une certaine passion pour la mer.
Ce sont des liens inextricables qui lient Romain Sauzeau à son lieu de vie et de travail : « Ma famille est originaire de l’île d’Oléron depuis 1580 ». Il y a grandi et sait à quel point la vie sur l’île peut être tout à la fois difficile et pleine de douceur. D’un côté, c’est le travail éreintant des métiers de la mer qu’il connaît par son frère et son grand-père, tous deux marins-pêcheurs. De l’autre, son rapport à la mer avec le surf, qu’il pratique naturellement depuis tout jeune.
Une solide formation industrielle
La mer et les bateaux l’ont conduit à s’intéresser très tôt à la mécanique embarquée. « Même si j’ai un père enseignant en Histoire, je n’ai jamais vraiment aimé l’école mais j’avais de l’ambition et ça m’a permis de franchir les étapes ». C’est ainsi qu’il suit un parcours très professionnalisant depuis un BEP jusqu’à un diplôme d’ingénieur en milieu industriel, avec pas moins de 6 ans en alternance dans l’industrie. Ce parcours de formation atypique, lui donne une très bonne connaissance des métiers liés à la maintenance industrielle, à tous les échelons. Dans sa pratique professionnelle, il prône aussi la transdisciplinarité : « J’avais un excellent prof en licence qui était docteur en psychologie et en même temps, avait un DEA en automatisme industriel ! ».
Une expérience initiatique
En 2015, Romain Sauzeau a eu la chance de suivre le trois-mâts l’Hermione entre Rochefort et les îles Canaries lors de son premier voyage vers l’Amérique. Une expérience déterminante et enrichissante dont il se souvient avec émotion : « La mer et les bateaux m’ont appris à ne pas paniquer, à savoir garder son calme et à être capable de résister aux conditions difficiles. »
Anticipation des risques et adaptation permanente
Du calme, il lui en faut aujourd’hui pour assurer la maintenance de ce paquebot que représente le bâtiment principal du nouveau port : un ensemble de 11.000 m2 capable de produire 35 tonnes de glace chaque jour. Ses expériences précédentes lui ont appris qu’aucune mise en service industrielle n’est facile. Pour limiter les risques, le fonctionnement d’un site comme celui de la Cotinière doit être réglé au millimètre, toujours dans une logique d’amélioration continue. Gérer des situations d’urgence fait aussi partie de ses missions, comme la difficile gestion du froid cet été en pleine canicule. Même s’il a beaucoup moins le temps qu’avant pour profiter des vagues d’Oléron, le surf lui reste utile : en tant que sport extrême, il a forgé en lui de fortes capacités d’anticipation des risques et d’adaptation. Des qualités indispensables pour remplir ses missions.
