De la Charente-Maritime à la Guinée : le Département donne des ailes

Apprenti pendant 2 ans pour le Département de la Charente-Maritime à la Direction de l'Environnement et de la Mobilité, Victor Boutin a ensuite effectué un stage de 3 mois à l'international en Guinée via l'association Charente-Maritime Coopération.
Le sujet de sa mission là-bas : la reforestation en zone de mangrove. Il nous raconte.

Rencontre avec Victor Boutin

Bonjour Victor, pouvez-vous vous présenter?

Salut, moi c'est Victor Boutin, j'ai 23 ans et je suis étudiant ingénieur agronome à l’Ecole Nationale Supérieure Agronomique de Toulouse. Mon père, éleveur de vaches laitières à proximité du Marais Poitevin m’a transmis sa passion pour la nature. Aujourd’hui, j’aspire à travailler au service de la résilience de notre territoire face aux changements climatiques.

Un mot sur votre apprentissage au sein du Département ?

Pendant deux ans, j’ai eu la chance de travailler à la Direction de l'Environnement et de la Mobilité au sein d'une équipe projet transversale aux côtés de Guillemette HUSSON, ma maître d’apprentissage, sur la mise en œuvre des volets "biodiversité" et "agriculture du plan de gestion de la vallée de la Trézence". Ce projet ambitieux et innovant correspond pleinement aux enjeux de résilience du territoire et à la préservation des nombreuses richesses naturelles.

Quelles étaient vos missions principales ?

J’ai travaillé sur la gestion du foncier départemental, l’élaboration de cahiers des charges agricoles, mais aussi le suivi et l’animation d’un groupe d’experts pour le suivi de la faune du sol. La diversité et la transversalité des missions qui m’ont été attribuées m’ont permis de développer de solides compétences en gestion de projet et d’acquérir une expérience riche en gestion des territoires en concertation avec de nombreux acteurs.

Votre apprentissage au Département vous a ouvert les portes d'un stage en Guinée ?

Tout à fait ! Dans le cadre de l’apprentissage, l’école nous demande de réaliser une expérience de mobilité à l’international pour nous sensibiliser à la diversité culturelle et à la manière dont les différences culturelles impactent les méthodes de travail et l’activité professionnelle de l’ingénieur. Avec l’aide du service de Développement International du Département, j’ai été envoyé par la Direction de l’environnement et de la Mobilité à Boffa en Guinée, en tant que Chargé d'étude de reboisement. J’ai été intégré aux équipes de Charente-Maritime Coopération qui accompagnent depuis 30 ans le développement économique et social de la Préfecture de Boffa. La proposition du Département a été pour moi une très belle opportunité, me permettant de m’ouvrir au monde de la solidarité internationale et de découvrir une autre culture tout en ayant la possibilité d’agir pour notre environnement.

En quoi a consisté ta mission en Guinée?

Avec Ousmane, mon binôme guinéen, nous nous sommes rendus dans les villages de la préfecture de Boffa. Nous avons échangé avec les communautés au sujet des impacts environnementaux qu’elles subissent et nous avons envisagé des solutions à mettre en place pour améliorer leur résilience face à ces problématiques. L’objectif était de définir un plan d’action à proposer à CMC qui souhaite, avec l’ouverture d’un nouveau volet d’activités sur l’environnement, accompagner les communautés dans l’adaptation aux changements climatiques. Des actions de reboisement (de mangrove, de tête de source), la mise en place d’un plan d’action de gestion forestier, et la structuration de comités de gestion forestière ont été identifiées comme de sérieuses pistes de solutions à mettre en place.

Imaginais-tu la Guinée ainsi ? humainement et professionnellement?

Avant de venir en Guinée, j’avais très peu de connaissances sur les pays d’Afrique de l’Ouest. J'étais très curieux. Ce qui m'a plu là-bas, ce sont les interactions sociales, elles sont très riches et très nombreuses. J’ai été culturellement très bien intégré grâce à Ousmane, qui m’a beaucoup appris sur son pays. Il fait preuve d’une grande détermination malgré les conditions difficiles pour réaliser ses projets de vie.

J’ai été particulièrement marqué par l’exposition des populations aux changements climatiques. La dégradation du trait de côte et la salinisation des plaines rizicoles font partie des impacts les plus visibles sur le littoral. Ces enjeux sont d’autant plus importants dans ces zones où les populations ont moins de moyens qu’en Europe. Ces dernières sont très accessibles et s’organisent très rapidement en assemblée pour répondre à ces enjeux. Nous avons beaucoup à apprendre de ces communautés où chacun peut donner son avis dans la plus grande bienveillance. Charente-Maritime Coopération est très reconnue dans la préfecture, et l’accueil chaleureux qui nous a été réservé marque la confiance et les attentes que les populations placent en la structure et en la coopération internationale.

Que vous a apporté cette mission de 3 mois à l'international ?

Cette expérience m’a permis de développer des aptitudes telles que la patience et la persévérance qui sont essentielles pour atteindre les objectifs qui nous sont fixés. J’ai appris à faire preuve de diplomatie pour faire avancer les projets, obtenir des informations auprès des différents acteurs. Les journées étaient ponctuées par de nombreuses décisions stratégiques qui demandaient une grande expérience et une grande connaissance du fonctionnement des institutions guinéennes. Ousmane et moi avons pu compter sur les membres de l’équipe pour nous apporter toute leur expérience.

Je remercie le Département de la Charente-Maritime et Charente-Maritime Coopération qui m’ont permis de vivre cette belle expérience, ainsi qu’Ousmane pour son accueil et sa bienveillance.